RECHERCHES ET TECHNIQUES

SUR DES EX-VOTO GALLO-ROMAINS ET MODERNES

 

H. VERTET

 

EXTRAIT DE R A E , XIII - 52 -1962, p. 224 à 235

 

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Les fouilles des temples gallo-romains, des fontaines divinisées, des boutiques des marchands installées près des sanctuaires en vogue à la même époque ont donné presque toujours aux archéologues de nombreux ex-voto en pierre, en métal, en os. Dans celle revue même on en a étudié une grande série, trouvée aux sources de la Seine (1). Il en existait en matière périssable, en bois par exemple, mais ils se sont très exceptionnellement conservés.

Plusieurs églises des pays méditerranéens conservent des objets du même genre sur lesquels de trop rares articles ont attiré l'attention. Un récent voyage en Espagne m'a permis de voir que l'on pouvait faire des rapprochements très précis entre quelques figurations antiques et d'autres qui sont encore en usage. Une petite enquête m'a montré que la fabrication, la vente et l'emploi actuels étaient admirablement proches de ce qui se faisait dans l'Antiquité(2). De là, j'ai essayé de savoir si les sentiments qui animent les fidèles sont semblables à ceux des anciens, ce qui serait extrêmement précieux pour éclairer les données de l'archéologie.

Ces ex-voto modernes sont en cire blanche. On peut les voir exposés en vitrine chez les épiciers des villes et des campagnes de Catalogne; ces commerçants vendent aussi des cierges. On leur fait représenter uniquement des organes sains (bras, jambes, mains, pieds, yeux, coeurs, estomacs, têtes, poumons, etc.) et ils sont parfois grandeur nature, comme plusieurs de ceux qui ont été trouvés aux sources de la Seine. Dans la fabrique que j'ai pu visiter à Barcelone(3), j'ai acheté des figurines de cire représentant des animaux domestiques (coqs, pigeons, béliers, chèvres) que je n'avais pas trouvés chez les épiciers où j'étais allé. Ces documents rappellent de très près les terres cuites trouvées dans les sanctuaires antiques et païens des pays situés autour de la Méditerranée. Mais il m'a paru particulièrement intéressant de les rapprocher des productions des fabriques céramiques gallo-romaines du Centre de la Gaule(4); on verra sur les photographies

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que le style et les dimensions sont tout à fait semblables. La couleur même de la cire et de l'argile blanche rendent la comparaison plus frappante.

1. -Ex-voto en cire. Ils sont reproduits ci-contre sur nos figures numérotées de 87 à 90. Voici leurs caractéristiques:

— coq (haut. 9,5 cm, long. 10 cm). Seules les plumes de la queue sont indiquées. Ni le plumage, ni la forme des ailes ne sont précisées. L'oeil gauche a seul été marqué;

—pigeon (haut. 9,2 cm, long. 11 cm en projection horizontale). Les ailes et la queue sont schématiques. Quelques traits représentent les plumes sur la gorge. Les yeux et les narines sont grossièrement tracés. Comme pour le coq, les pattes sont escamotées dans le socle: bélier (long. 11,5 cm, haut. 7,5 cm). La tête est grossièrement modelée. La laine est suggérée par de faibles irrégularités de la surface. Les sabots sont fondus dans le socle;

—chèvre (haut. 10 cm, long. 11 cm). Elle est représentée, comme le bélier, bien en chair; ses mamelles sont gonflées. L'herbe haute est indiquée entre ses pattes par des moulures verticales convexes. Quelques maigres rayures sur les flancs et sur le front suggèrent le pelage. Les proportions sont bonnes.

II - Ex-voto en argile (fig. 9)1 à 93).—Voici les terres cuites gallo-romaines correspondantes, fabriquées dans les ateliers du centre de la Gaule, au IIe siècle, dans un milieu non touché par le christianisme:

—coq (haut. 9 cm, long. 9 cm; il en existe qui ont quelques centimètres de plus ou de moins). Les plumes sont assez souvent indiquées avec un dessin très net — ce que permet l'argile et non la cire;—elles sont schématisées le plus souvent. Sur les exemplaires qui sortent de moules usés, on voit moins bien les détails; ceci est valable pour toutes les statuettes gallo-romaines;

—pigeon (haut. 7,5 cm, long. 9 cm). Celui qui est représenté sur notre figure est d'une série assez petite. Le socle est plus détaché que sur la série de cire, car il était moulé à part et collé avant cuisson. Les ailes ont des rémiges schématiques, comme les plumes de la queue, en partie effacées au collage. Le bec est cassé:

— bélier (haut. 7,8 cm, long. 9,8 cm).- Il est représenté ici couché, les pattes ramenées sous lui. Un socle a été collé dessous. Le modeleur a insisté sur la tête et sur les cornes qui identifient l'animal. La laine est figurée par de petits creux irréguliers, comme sur la statuette en cire. Peut-être l'animal est-il tondu;

—chèvre. Il ne me semble pas qu'il y en ait eu dans les terres cuites de la Gaule centrale: peut-être cet animal y était-il beaucoup plus rare que dans les régions méditerranéennes. On trouve par contre d'autres quadrupèdes, comme le cheval et le taureau, etc.

La fabrication des statuettes gallo-romaines représentant des animaux se faisait au moyen de moules d'argile en deux parties, dont on tirait le côté droit et le côté gauche, que l'on collait ensuite avec de la barbotine fluide; enfin on les faisait,. cuire. Dans la

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fabrique espagnole que j'ai visitée, les moules employés sont en fonte d'aluminium et les deux parties s'assemblent avec une vis filetée et un écrou à ailettes. L'ensemble une fois fermé, on fait couler à l'intérieur, de la cire liquide par une ouverture que ferme un petit couvercle étroitement ajusté. On tourne et retourne l'ensemble, de façon qu'une pellicule de cire recouvre toutes les parois internes sur une épaisseur d'un ou deux millimètres. On laisse refroidir, on ouvre et on sort une statuette complètement terminée.

Avant d'acheter ce matériel récent et onéreux, l'atelier en utilisait un autre en argile. On peut voir des moules de ce genre au Musée de Ripoll. Ce sont des demi-creux en terre rougeâtre, assez minces et qui rappellent curieusement ceux qu'utilisaient les potiers hellénistiques, par exemple les exemplaires qui sont exposés au Musée de Genève. Evidemment ces instruments étaient assez fragiles et leur assemblage moins rapide que celui du nouvel équipement.

La différence entre les ex-voto antiques et les ex-voto actuels réside donc en grande partie dans une évolution de la technique et de la matière. Il est certain que le métier de modeleur d'argile a périclité dans le monde moderne et que ses produits n'alimentent plus la dévotion populaire. La cire, qui a peut-être été employée autrefois mais qui ne nous est point parvenue, est plus malléable, plus légère, plus rapide à travailler, et sa blancheur, qui rappelle celle des figurines en terre cuite gallo-romaines de la vallée de l'Allier, satisfait pleinement les fidèles.

Nous avons vu que l'on peut comparer de façon très précise les ex-voto représentant des animaux. On pourrait faire la même marque pour d'autres sujets.

Les musées de Catalogne conservent des moules anciens et des cires jaunies, bien peu différentes de celles de maintenant. On voit donc que l'aspect ne varie guère. La fixité de certains genres de figurations provient de ce que la mode intervient peu dans une représentation si élémentaire. Les fidèles n'aiment probablement pas voir modifier trop souvent ces objets qui tiennent plus ou moins du sacré. Ainsi, pendant de longues périodes, les cires représentant des têtes humaines restent inchangées, avec des coiffures démodées, puis sporadiquement, elles se modernisent. Celles du Musée de Ripoll paraissent moulées sur des têtes antiques, tandis que celles que j'ai vues dans le commerce évoquent des personnages de 1900. A ce moment-là, on dut renouveler les moules en même temps que les prototypes, mais le modèle a été de nouveau fixé pour de nombreuses années. Miss Grandjouan a fait la même remarque sur des ex-voto grecs actuels(5).

De l'étude des documents catalans, comme de ceux qu'ont retrouvés les fouilles archéologiques, il ressort que le dédicant ne porte pas l'essentiel de son attention sur le réalisme ou la beauté, mais il veut que l'objet exprime très clairement sa pensée. Point n'est besoin

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même de sujets spécialement conçus à cette fin. Nous en avons un exemple dans certaines régions de l'Italie, où les ex-voto les moins onéreux sont tout simplement des membres de poupées en celluloïd, qui se détachent tout seuls quand l'élastique qui en assure le montage est coupé. Ces produits de l'industrie moderne servent donc en même temps à amuser les petites filles, à décorer les divans et les salons, et à exprimer la reconnaissance religieuse. On peut supposer aussi que certaines terres cuites, fabriquées dans les officines de la vallée de l'Allier au début de notre ère, n'étaient pas seulement des objets religieux et que leur destination n'était pas toujours fixée à priori. Seule une étude minutieuse et prudente du milieu dans lequel elles ont été trouvées permet d'entrevoir les pensées des possesseurs. On en a en effet découvert d'identiques dans les temples, dans les tombes, dans les maisons, dans les sources, etc.

Il est évident qu'un faible pouvoir d'achat peut obliger l'acheteur à rendre polyvalent ce qu'il peut acquérir à peu de frais et partout:

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vases, lampes, jouets, objets décoratifs ou d'usage commun. Les ex-voto catalans semblent cependant n'avoir qu'un usage religieux. Pour les animaux, leur prix varie de 8 à 14 pesetas. Les objets plus grands sont souvent vendus au poids, comme les cierges. Mais leur prix ne semble pas prohibitif pour une faible bourse.

La diffusion des ex-voto est très grande et il est facile de s'en procurer un peu partout. La fabrique que j'ai visitée approvisionne les épiciers des alentours à la fois en cierges et en représentations pieuses (Sainte-Cène, etc.). La vente des ex-voto a lieu toute l'année en Ville mais elle devient partout plus importante au printemps et en été. A ce moment-là sont accomplis les voeux formulés dans les campagnes en automne et en hiver. La difficulté de se rendre en pèlerinage, pendant les mauvaises saisons, dans les chapelles et les ermitages situés sur les sommets des montagnes, serait la raison de cette habitude, selon les renseignements du fabricant lui-même. Les figurines d'animaux domestiques que nous avons décrites se trouvent rarement chez les commerçant urbains. Un marchand de Vich (6) m'a dit qu'il se les procurait seulement à la demande du client. C'est chez les revendeurs de campagne que les écoule la cirerie de Barcelone. Mais cette fabrication se ralentit beaucoup plus que celle des membres et des organes humains.

Les villes gallo-romaines avaient aussi des boutiques, comme celles que l'on a pensé retrouver à Alise (Côte-d'Or) et à Jublains (Mayenne). La grande diffusion des statuettes dans des sites extrêmement nombreux témoigne qu'il devait exister de nombreux revendeurs ou des colporteurs. Il existe encore sur les foires de ces petits marchands, comme ceux que l'on peut voir à Moulins (Allier) occupés à vendre. posées sur le sol, des statuettes de plâtre peint représentant des sujets décoratifs.

Les différences de fabrication, de style, d'aspect et de vente sont donc minimes entre les ex-voto antiques et ceux de l'époque moderne. Leur emploi n'est point différent non plus. La chapelle Sainte-Anne, reconstituée au Musée de Barcelone, est fort instructive à ce sujet. Ses murs sont couverts d'offrandes suspendues à des clous, avec des ficelles ou avec des liens. A côté d'un très grand nombre de figurations en cire, pendent des plaquettes de bois mince dont les peintures naïves représentent des miracles souvent accompagnés d'apparitions. Il y a aussi des silhouettes découpées avec des oiseaux dans des feuilles de métal très mince, peut-être de l'argent. Les détails sont précisés par des lignes pointillées, faites avec un poinçon. Elles représentent souvent deux yeux. Elles ressemblent alors de façon étonnante à celles de bronze que l'on a si souvent trouvées dans les sanctuaires gallo-romains, en pays éduen par exemple. En Catalogne, elles figurent les mêmes sujets que les cires, mais aussi des représentations divines (Christ au rameau, etc.) ou des personnages entiers (un soldat par exemple).

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Ainsi devaient se présenter aux yeux des fidèles les petits sanctuaires de campagne des premiers siècles de notre ère en Gaule romaine, sanctuaires si riches en offrandes figurées, tant en pierre qu'en métal ou en argile.

Les dévotions populaires modernes s'adressent spécialement aux saints ,et aux saintes (7), à une Vierge, patronne du village ou célèbre par ses apparitions, plutôt qu'à Dieu ou au Christ directement.

Chez les Gallo-romains, les petits sanctuaires étaient souvent consacrés aux génies ou fées des sources, des rivières, des confluents, des sommets, des grottes. On sait que les représentations les plus populaires, connues par les statuettes d'argile, sont les Vénus et les déesses-mères. Ce sont elles qu'achetait le plus volontiers le petit peuple. L'homme tend spontanément à féminiser l'intermédiaire qu'il place entre la divinité et lui (2) : il le représente sous la forme d'une femme tenant un enfant ou d'une jeune fille épanouie.

On peut supposer que c'était à elles plutôt qu'aux grands dieux que s'adressaient les voeux et les témoignages de reconnaissance les plus fréquents. On imagine facilement que c'est à ces figures divines familières, proches de ses soucis quotidiens, que l'homme confie ses désirs et ses besoins, n'osant solliciter la majesté divine, de même qu'il n'ose s'adresser directement aux puissants de la terre : de minimis non curat pruetor.

Pour résoudre les problèmes quotidiens de la vie : santé, fécondité de la famille comme du bétail ou de la basse-cour, etc., le fidèle ajoute à ses efforts le recours à la puissance divine. Cette demande, accompagnée (le présents, se diversifie au moins, semble-t-il, en quatre démarches de la pensée, proches assurément les unes des autres :

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1°) Le don est une matérialisation de la prière: le fidèle dépose près de l'autel l'image de ce qu'il désire (9).

2°) Le cadeau est fait avec la mention expresse: pour obtenir une grâce précise (10). Le Dictionnaire d'archéologie chrétienne de Dom Cabrol donne de nombreux exemples de cette formule. Ainsi, parmi les dons pontificaux, l'auteur rappelle-t-il celui de Pélage II à Saint-Pierre (11). Il consistait en un buste de métal précieux, ou une autre décoration, pour l'autel de l'apôtre. On peut conclure du texte de l'inscription métrique qui accompagnait le don qu'il s'agissait d'une offrande solennelle faite par le pape ,( avec le peuple fidèle, pour le bonheur de l'empereur Maurice et de son fils, en particulier pour obtenir des temps heureux à l'abri des troubles de la guerre ". On trouve la même démarche tout au cours de l'histoire, jusqu'à la période moderne. Emile Mâle cite par exemple des orfèvres offrant une verrière à saint Eloi, "voulant obtenir rémission de leurs péchés et grâce entière (12)".

3°) Une plaque commémorative ou un objet est offert : "en remerciement de...". Nous en voyons nombre d'exemples dans les églises de France. Il n'y a peut-être pas de voeu nettement formulé à l'origine.

4°) L'accomplissement d'un voeu comporte un cadeau déterminé à l'avance (13). Si l'on en croit les historiens des religions (14), comme le marchand de Barcelone, dans le cas où le voeu n'est point exaucé, le demandeur se sent dégagé de toute obligation; il ne remercie pas celui qu'il a supplié, d'une décision contraire à la sienne. Ce quatrième cas répond à la définition exacte de l'ex-voto.

Mais il est difficile souvent de préciser, lorsqu'on se trouve devant l'objet seul, quelle a été la pensée directrice du dédicant, ni si elle a été bien définie. Aussi peut-on accorder, par une définition élargie, le nom d'ex-voto aux objets consacrés dans un cas comme dans l'autre. Il semble qu'on l'ait fait couramment. Les références littéraires, les découvertes archéologiques et la continuité dans le temps de ces quatre attitudes nous permettent ainsi d'ajouter à la continuité que nous avons constatée dans les modes de fabrication et de

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vente de l'ex-voto, ainsi qu'à la stabilité de son aspect, une persistance des usages et des sentiments chez le fidèle, persistance très précieuse pour la connaissance de la psychologie antique (15).

On assiste actuellement à une évolution de cette attitude populaire, qui conserve toujours le même fondement sans aucune référence évangélique et dont le schéma intellectuel est le même: répondre, par une preuve de bonne volonté ou de reconnaissance, à un acte bienveillant, espéré de la puissance invoquée ou accompli par elle. Le don d'un objet tend de plus en plus à être remplacé par un acte plus spiritualisé : pratique religieuse, observation d'un commandement moral, recherche spirituelle, etc. (16), mais le processus est identique.

En contre-partie, l'existence des ex-voto figurés est très compromise. Ainsi, à Poitiers, les offrandes de cires moulées ont disparu de Sainte-Radegonde, où elles s'étaient maintenues; les moules, inutilisés depuis une dizaine d'années, ont été en grande partie jetés pal le cirier local (17). Un autre facteur intervient dans la suppression de cette coutume si intéressante pour l'archéologue.

On a remarqué, tant en Espagne qu'en France, que les progrès de l'art vétérinaire, de la médecine, comme ceux des insecticides chimiques ont réduit en grande partie le recours aux invocations religieuses à valeur uniquement curative, et, de là, le nombre des ex-voto et des pèlerinages (18). Comme ces pratiques étaient restées pour beaucoup de personnes la seule relation qu'elles avaient avec l'Eglise, en même temps qu'elles s'adressent ailleurs, elles abandonnent toute pratique religieuse. Dans les régions où le brassage social est fort et ou les procédés scientifiques sont bien connus et employés, les hommes préfèrent s'adresser au spécialiste plutôt qu'aux saints ou à la Vierge; ils n'ont plus recours à la seconde

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démarche qu'en cas d'échec, ou comme complément des procédés scientifiques modernes (19). Cette évolution semble générale et expliquerait la disparition de la foi religieuse chez les personnes qui ne voyaient dans la religion qu'un élément curatif.

Il serait donc très urgent, comme le souhaitait déjà M. Fernand Benoît, dans un article très riche, " Pour une histoire de l'ex-voto", que l'on fit très rapidement des enquêtes et que l'on sauvât de la destruction les moules et les épreuves qui peuvent encore exister, en les plaçant dans les musées (20). Il est certain que les folkloristes, les archéologues, les historiens des religions, les psychologues et d'autres trouveraient là une riche matière. Une comparaison plus large avec les ex-voto antiques, plus approfondie que celle que nous avons esquissée avec les animaux des céramistes gallo-romains, éclairerait certainement les connaissances que nous avons de la psychologie populaire antique.

NOTES

1. Voir R.A.E., t. IX, t958, p. 328-337.

2. Peut-être plus proches encore sont les ex-voto cités dans la R.A.E., t. IX, p. 337, note 3 (découpés dans des feuilles d'argent, en Provence) et t. XI, p. 232 (en argent estampé, en cire et en stéarine, en Belgique Wallonne)

3. M. Abelia, San Antonio Abad, 9, à Barcelone. 4. Toulon-sur-Allier, Saint-Pourçain-sur-Besbre, Vichy, etc.

5. Misss Grandjouan, Agora, VI, p. 16, note 48.

6. Miguel Coll Bardolet, calle Cerrajeros, 13, à Vich (Barcelona).

7. Cf. par exemple la définition donnée dans l'Encyclopédie catholique :

"l'ex-voto est un tableau voué, promis par un voeu à quelque saint, à l'occasion de quelque événement désirable, ordinairement la délivrance d'un grand danger, dont on se reconnaît redevable à la protection des bienheureux" ; A. VAN GENNEP, Manuel De folklore, I, V, 3, p. 2451, écrit : "sont de (même) compétence multiple, les saints et saintes, patrons de paroisse. Le saint patronal est nécessairement le protecteur intégral, le palladium du territoire...". Il accorde "toutes grâces, tant agraires et pastorales que médicales, morales, sociales..." .

8. Cf. le dernier chapitre de LAMBRECHTS, Contribution à l'étude des divinités celtiques, 1942, sur les divinités féminines. - De nombreux théologiens catholiques font la même remarque : par ex. J. GUITTON, La Vierge Marie, Paris, 1949, p. 164 : "Mais entre le Christ et nous, il existe aussi une distance infinie, et nous sommes portés à chercher si elle ne pourrait pas être diminuée. C'est ici que la pensée de Marie se présente naturellement". J. NICOLAS, dominicain, écrit dans la Revue thomiste (janvier-mars 1946,, p. 187) : "La Rédemption, pour atteindre parfaitement sa fin, avait besoin non seulement que Dieu se fît homme et mourût, mais encore qu'il s'associât la femme dans cette incarnation et ce sacrifice". E. NEUBERT, marianiste, docteur en théologie, dit de même dans Marie dans le dogme (Paris, 1946, p. 69) : "Marie continue au ciel sa mission de Corédemptrice. en distribuant maintenant à chaque âme en particulier les grâces...".

9. Cf. VAN GENNEP, ouvrage cité, "les pèlerins déposaient en ex-voto ou offrandes, ou seulement comme matérialisation de la prière, des poils de vache ou des crins de la queue, ou des pièces de harnachement".

10. On peut rappeler ici cette Opinion d'Origène : "Dieu veut d'abord recevoir quelque chose de nous, pour ne pas avoir l'air de faire des largesses à des gens qui ne le méritent point" (Dom Cabrol, Dictionnaire cité, article Anatomie).

11. Ibid, article ex-voto ; cf. aussi De Rossi, Inscriptiones christianae 1888, t. II. part. 1, 145: I,iber pontiticextis, t. 1, p. 3

12. E. MALE, L'art religieux de la fin du Moyen Age en France, p. 171. Il s'agit d'une inscription sur le beau vitrail de saint Eloi, dans l'église de la Madeleine, à Troyes.

13. On trouvera dans le Dictionnaire de Dom Cabrol de nombreuses formules analogues aux formules païennes : ex quod promisit solvit..., quod promisit fecit... (p. 1048, etc ).

14. J. TOUTAIN, Le voeu dans la religion grecque et romaine. Nouvelles études de mythologie et d'histoires antiques, 1935 ; DAREMBERG et SAGLIQ, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, t. V, p. 969 et suiv. (article Votum)

15. "Ce ne sont pas précisément des emprunts aux cérémonies païennes, mais des produits naturels d'un même état d'âme dans des circonstances similaires" (H. DELAHAYE, Légendes hagiographiques, p. 189, opinion valable citée par VACANT, MANGENOT et AMANN, Dictionnaire de théologie catholique, vol. 14a, col. 924).

16. Ce sont là des observations que m'ont faites plusieurs prêtres du diocèse de Moulins que j'ai interrogés. Je les remercie vivement des renseignements qu'ils m'ont donnés..

17. De nombreux ex-voto ont été détruits lorsqu'on a fait des travaux dans la crypte. On vendait encore, il y a une dizaine d'années, des personnages que l'on plaçait devant l'autel. lorsqu'un membre de la famille n'avait pu venir assister à la messe. Le cirier qui fabriquait les ex-voto a encore, parmi ses moules, celui d'une femme enceinte, qu'il serait probablement intéressant de rapprocher des figurines antiques trouvées à Oudna (Tunisie) et d'autres, déposées au Musée de Carthage. Ce sont "des statuettes (en argile) chrétiennes, où la saillie du ventre est aussi nettement accusée" (P. GAUCKLER, Rapport épigraphique sur les découvertes faites en Tunisie, dans Bulletin archéologique du Comité, 1897, p. 457, d'après Dom LECLERCQ, Manuel d'archéologie chrétienne, t. II, p. 541).

18. Ces remarques ont été faites en Espagne, par des prêtres espagnols et par les marchands d'ex-voto, en France, le journal hebdomadaire, La France catholique signalait des observations mettant en relation l'évolution de la culture dans certains vignobles et la diminution des pèlerinages.

19. Ces personnes transfèrent parfois leur confiance sur des pratiques paramédicales laïques (guérisseurs, etc.).

20. F. BENOIT et S. GAGNIERE, Pour une histoire de l'ex-voto, dans Arts et traditions populaires, 1954, p. 23.