98e Congrès national des Sociétés savantes, Saint-Etienne, 1973, archéologie, page 447 à 466.

 

Hugues VERTET

 

OSCILLA GALLO-ROMAINS EN ARGILE DES ATELIERS DE LA GAULE CENTRALE

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Dans le cadre d'une étude générale sur les productions céramiques gallo-romaines du Centre de la Gaule et des influences qu'elles ont reçues (1) et exercées, nous avons été amené à étudier une série mal connue encore: les oscilla. Un répertoire est en cours, ainsi qu'une étude sur leur chronologie, leurs rapports avec les autres fabrications contemporaines, leurs origines, ... mais il a paru utile de présenter dès aujourd'hui quelques résultats de cette recherche.

L'oscillum gallo-romain en argile se présente comme un disque mince, en terre blanche, fine, percé de trous de fixation en haut et en bas. Il est décoré d'un seul côté, par moulage, d'un sujet ou d'une scène en relief. Sur le pourtour court une moulure et une bordure plate plus ou moins bien venue.

La plus grande partie des oscilla connus provient de recherches dans les ateliers du Centre de la France: Saint-Rémy-en-Rollat, Vichy, Saint-Pourçain-sur-Besbre, Gueugnon, Autun. Les fragments de moules sont rares et les morceaux d'oscilla en général assez petits. Le produit de ces fouilles est conservé dans les Musées de Saint-Germain-en-Laye et de Moulins, dans la collection du Chastel-Franc à Vichy,

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et dans celle du groupe de Gueugnon. Une petite série a été découverte dans un quartier d'habitations à Augst (Suisse). La confrontation de ces différents documents nous a parfois permis de reconstituer en partie quelques décors. Voici la liste des plus complets, que nous avons divisée en sujets religieux et sujets érotiques:

A. Sujets religieux:

A 1 - Le cygne e| Léda (fig. 1).

A 2 - Enlèvement d'Europe (?) (fig. 2).

A 3 - Apollon assis (fig. 3 a).

A 4 - Minerve (fig. 3 d).

A 5 - Mercure (fig. 3 c).

A 6 - Vénus (fig. 5 a).

A 7 - Déesses-mères (fig. 3 b et 4 b).

A 8 - Les Dioscures (fig. 4 e et 6 a).

A 9 - Jason et Médée (?) (fig. 4c et d).

A 10 - " Le mauvais _il " ( ?) (fig. 4 a et 6 b. c).

B. Sujets érotiques:

B 1 - Erotique d'Autun, signé Pistillus (fig. 7 a, b. c).

B 2 - Erotique, probablement de Pistillus (fig. 6 b).

B 3 - Erotique à trois personnages, d'Autun (fig. 5 d).

B 4 - Erotique: homme debout, femme couchée (fig. 5 c). D'autres fragments portant des lits appartenaient sans doute à des scènes érotiques. D'autres, ornés de serpents, d'attributs divers,... trouveront place dans une publication complète et pourront peut-être auparavant entrer dans des reconstitutions nouvelles à la suite d'autres trouvailles.

SUJETS RELIGIEUX

A 1.—Le cygne et Léda (fig. 1).

Léda est nue, tournée vers la droite, les jambes demi-fléchies; sa main gauche écarte une draperie qui tombe de son épaule entre ses cuisses, jusqu'à terre; sa main droite repousse l'aile gauche du cygne et découvre ainsi le corps de l'oiseau divin, dont les pattes sont repliées au niveau des genoux de Léda. Derrière lui, un arbre au tronc incurvé étend ses branches effeuillées au-dessus de la scène; deux d'entre elles sont coupées du tronc et la plus basse porte une draperie repliée, aux plis verticaux; son extrémité " est pourvue de la

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petite balle de plomb qui servait à assurer la fixité des plis dans le costume antique " (2), SOUS l'aigle, un foudre. L'arbre et Léda reposent sur une terrasse double(3)

Le relief est d'un bon style, le modelé est souple, la draperie et les plumes correctement dessinées. Cependant l'aile droite du cygne, qui caresse Leda, paraît distendue. Le foudre semble avoir été imprimé dans Ie moule avec des éléments de remplissage utilisés dans la céramique sigillée( torsades ) (4).

Exemplaires

1. —Moule fragmenté, reconstitué, quasi complet. — Diamètre: 190 mm; terre blanche; " au revers, on lit la signature SIIXTUS (Sextus), en écriture cursive, tracée à la pointe dans la pâte fraîche r. (5). — Musée de Moulins no 5.7.1; atelier de Saint-Rémy-en-Rollat.

2. — Fragment d'oscillum, partie gauche, il ne reste que l'aile droite du cygne et l'emplacement du corps de Léda, avec seulement des traces de relief.— Diamètre: 180 mm, épaisseur: 5 mm, plus grande dimension du tesson: 67 mm; terrr. hlanche. — Musée de Moulins. no 1454.

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3. — Fragment d'oscillum, partie gauche; il ne reste que l'aile droite du cygne et le torse de Léda; moulure.—Diamètre: 180 mm; épaisseur: sur la moulure: 5 mm, sur le relief: 9 mm. Plus grande dimension du tesson: 68 mm, terre blanche. —Musée de Moulins, n° 1453. 4. — Fragment d'oscillum, partie centrale; il ne reste que le corps du cygne. — Epaisseur prise sur le relief : 9 mm ; plus grande dimension du tesson 45 mm ; terre blanche.—Musée de Moulins n° 1489.

A 2.—Enlèvement d'Europe ( ? ) ( fig. 2 ) .

Le taureau galope vers la droite, les pattes avant à demi fléchies, le corps de profil, la tête de face. Ses cornes, comme le raconte la légende, sont semblables à un croissant de lune. Ses oreilles sont écartées. Un large collier, décoré de croisillons, pend sur son poitrail. Sur son dos, Europe est allongée, nue, le visage de trois quart, accoudée sur son bras gauche. Son bras droit est relevé et fléchi; de sa main, l'index et le majeur allongés, les autres doigts repliés, elle retient sa chevelure et son voile. Celui-ci, gonflé par le vent de la course, s'envole en un vaste demi-cercle (6), retenu d'un côté entre les cuisses de l'héroïne, de l'autre par le poids de son corps sur l'animal. La queue du taureau, relevée, touche le voile. Moulure autour du médaillon. Il manque la partie inférieure gauche de la scène, sauf un des sabots. La scène a été reconstituée avec trois fragments, l'un découvert à Augst, les deux autres proviennent des ateliers du Centre de la Gaule. Tous sont entourés d'une double moulure.

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Exemplaires:

1. — Fragment d'oscillum donnant à peu près le quart supérieur de la scène. — Diamètre: 180 mm ; plus grande dimension du tesson: 109 mm; terre blanche.—Trouvé à Augusta Raurica, inv. n° 1963. 6065 (7).

2.— Fragment d'oscillum donnant à peu près le quart droit de la scène. —Diamètre: 180 mm; plus grande dimension du tesson: 109 mm; terre blanche; — Musée des Antiquités nationales, Saint-Germain-en-Laye; ateliers du Centre de la Gaule.

3.—Fragment d'oscillum; il ne subsiste que la tête de l'héroïne, sa main et le voile derrière celles-ci. Deux trous de suspension au-dessus du chignon donnent une verticale qui montre le taureau s'élançant vers les hauteurs. (8)— Diamètre probable: 180 mm; épaisseur sur le relief : 9 mm; plus grande dimension: 45 mm terre blanche.—Musée de Moulins, no 1470; ateliers du Centre de la Gaule.

4.—Fragment d'oscillum; il ne subsiste qu'un des sabots postérieurs du taureau; trou de suspension à côté.—Diamètre probable: 16 mm; épaisseur maximum du relief: 5 mm; plus grande dimension du tesson: 6 mm; terre blanche.—Musée de Moulins. n° 1488; ateliers du Centre de la Gaule.

A 3.—Apollon assis (fig. 3 a).

Le dieu est assis, nu, tourné vers la gauche; sa coiffure, aux cheveux disposés en couronne, se termine par un chignon sur la nuque. Son avant-bras gauche est appuyé sur une des cornes de sa cithare; une draperie passe sur ce bras; un de ses pans tombe verticalement devant le siège, un autre recouvrait sans doute les jambes du dieu, que nous n'avons pas. Son siège est soutenu par des pieds tournés, retenus par des croisillons verticaux. Un arbre ébranché et incurvé comme celui de l'oscillum A 1 se dresse derrière le trône du dieu; la scène repose sur une terrasse double (9).

Il manque toute la moitié gauche du médaillon; il est probable que l'on peut placer dans ce vide un fragment décoré d'un trépied supportant un bassin avec une grosse anse décorée d'une tête de lion ( ?) et un couvercle hémisphérique.

L'oscillum est entouré d'une moulure, et la scène placée sur une double terrasse.

Exemplaires:

1.—Moitié droite d'oscillum. —Diamètre: 140 mm; épaisseur: 10 mm; plus grande dimension du tesson: 140 mm.—Trouvé à Augusta Raurica (inv. no 1963. 6062/3) avec le fragment portant le trépied (10).

2.—Tesson portant seulement le siège et la cithare. On remarquera que sur les documents 1 et 2 il y a exactement le même effacement de la moulure de

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la cithare, moulure dont ne subsiste, sur les deux documents, à droite, qu'une même longueur de 5 mm. — Diamètre probable: 140 mm; épaisseur : 8 mm; plus grande dimension du tesson: 54 mm; terre blanche.—Musée de Moulins, no 1478 : ateliers du Centre de la Gaule.

A 4.—Minerve (fig. 3 d).

I1 ne subsiste que la partie droite d'un oscillum qui porte le buste de la déesse qui regarde vers Sa gauche. Sa tête, vue de profil, est coiffée d'un casque élevé orné d'une haute crinière. Les boucles de sa chevelure encadrent son visage; son bras droit est fléchi et sa main ramenée vers son épaule tenait une lance ou plutôt sa chevelure; sa main gauche porte, à hauteur de l'épaule, un bouclier rond dont le décor est flou. Sur la poitrine de la déesse, le gorgoneion; au-dessous, une ceinture de tissu torsadé (11)

Moulure autour du décor.

Exemplaire

1.— Plus grande dimension du tesson: 72 mm; terre blanche. — Musée d Saint-Germain-en-Laye; fragment provenant des ateliers du Centre de la Gaule ( fig. 3d ).

A 5.—Mercure ( fig. 3 c ).

Le dieu est nu, debout, de face; le bras droit allongé le long du corps, tenant la bourse; le gauche soutient le caducée, appuyé sur l'épaule. Un manteau tombe de cette épaule gauche sur son bras et le long de sa jambe. Des retouches à l'ébauchoir soulignent de façon brutale les détails, détruisant le modelé de l'original (12),

I1 manque la tête et les pieds du dieu et tout le reste de l'oscillum.

Exemplaire:

1. — Plus grande dimension du tesson: 61 mm ; épaisseur: 9 mm; terre rose très pâle.—Musée de Moulins, n° 1475; fragment provenant des ateliers du Centre de la Gaule (fig. 3c).

A 6.—Vénus (fig. 5 a).

Vénus nue, debout, de face, légèrement hanchée; la main gauche est posée sur le sein gauche; la main droite était levée (13) puisqu'elle n'apparaît pas le long du corps. Derrière la déesse est tendue une draperie. Debout à droite, un amour nu, de trois quarts, soutient de sa main droite levée cette draperie; son bras gauche, pend le long de

 

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son corps et sa main tient une couronne. L'autre côté de l'oscillum est encore inconnu, mais il est vraisemblable qu'un autre amour se trouvait symétriquement, à gauche, dans la même attitude. Au sommet de la scène est suspendue une guirlande.

Les personnages sont debout sur une terrasse double et la scène est entourée d'une moulure.

Exemplaires:

1.— Moule fragmenté, il manque un morceau en haut et en bas droite. Signé (SII)XTUS comme celui de l'oscillum. A 1; même diamètre: 190 mm (14).— Ateliers de Saint-Rémy-en-Rollat; déposé au Musée de Roanne.

2.— " Monsieur Bertrand, après avoir recueilli dans les dernières fouilles ces deux pièces intéressantes, se rappela que deux fragments de sa vaste collection céramique paraissaient se rapporter à ces compositions. Un rapprochement démontra qu'ils avaient en effet appartenu à des médaillons tout à fait semblables. Ils proviennent de l'officine de Saint-Pourçain-sur-Besbre et témoignent de la diffusion des mêmes moules dans les ateliers du Bourbonnais ". Cette phrase, reproduite textuellement dans les deux publications de J. Déchelette citée plus haut (14) signale donc l'existence d'autres fragments d'oscilla du type A 6.

A 7.—Abondances ou déesses-mères (fig. 3 b et 4 b).

L'ensemble qui décorait cet oscillun1 comportait vraisemblablement trois déesses; il ne subsiste que celle de gauche; elle est assise en frontalité. Son visage est entouré d'une large auréole de cheveux (15). Elle est vêtue d'une longue robe plissée qui laisse apparaître la pointe de ses pantoufles; elle porte sur cette robe, une tunique un peu moins longue, plissée aussi, fermée sur la poitrine par un bijou circulaire; ses genoux sont écartés; sur la gauche elle maintient de ses deux mains un plateau chargé de fruits (?); de la main droite, elle tient en outre une branche feuillue. Ses pieds reposent sur une terrasse.

Le pourtour est décoré d'une moulure.

Exemplaires : 1. —Déesse de gauche presque entière; il manque seulement les épaules et la tête; on aperçoit le bord de la banquette sur laquelle est assise la déesse. —Plus grande dimension du tesson: 80 mm; terre blanche. — Musée de Saint-Germain-en-Laye; ateliers du Centre de la Gaule.

2. —Déesse de gauche, dont subsistent seulement le buste, les attributs; il manque une partie de la coiffure.—Diamètre: 140 mm; plus grande dimension du tesson: 68 mm; épaisseur maximum: 9 mm; terre blanche.—Musée de Moulins. n° 1445: ateliers du Centre de la Gaule (16).

A 8.—Les Dioscures (fig. 4e et 6a).

Ils sont debout, complètement nus, le corps de face, légèrement hanché, le visage complètement de profil, les regards fixés l'un sur

 

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l'autre. Leurs attitudes sont symétriques; leurs glaives, poignée en bas, fourreau sur le bras, sont au milieu du médaillon; une draperie tombe de leur avant-bras; leurs chevaux sont tournés en sens inverse, tenus par une bride qui semble terminée par un objet oblong. Les chevaux ont les deux pattes de derrière jointes et, devant, un sabot levé, l'autre à terre. Au-dessous d'une terrasse non moulurée, un ornement comportant deux surfaces ornées d'un petit cercle et réunies entre elles. Trous de suspension au-dessous; au sommet de la scène une guirlande (17).

La reconstitution du décor a été faite avec deux fragments.

Exemplaires:

1.—Partie droite d'un oscillum cassé en biais.—Diamètre 140 mm; plus grande dimension: 140 mm; terre blanche.—Musée de Saint-Germain-en-Laye; ateliers du Centre la Gaule.

2.—Partie droite de l'oscillum; il manque le haut; moulure.—Diamètre: 140 mm; plus grande dimension: 126 mm; terre blanche. — Musée de Saint-Germain-en-Laye; ateliers du Centre de la Gaule.

3.—Tête du Dioscure de gauche et guirlande; double moulure.—Diamètre: 140 mm; plus grande dimension du tesson: 62 mm; terre blanche.—Musée de Moulins, no 1465; ateliers du Centre de la Gaule.

A 9.—Jason et Médée (?) (fig. 4c et d).

Il ne subsiste qu'une petite partie de la moitié droite du décor, dont le dessin a été reconstitué avec deux fragments d'oscillum. Autour d'un arbre ébranché est enroulé un serpent (18). Il tend sa tête vers la droite et ouvre sa gueule sur un gâteau que lui tend un personnage dont il ne reste qu'une main. Sous la tête du serpent se dresse un autel cylindrique, de petit diamètre, d'où s'élèvent des flammes. A droite de l'autel il subsiste le bord d'un élément de la scène non identifié (bord d'une table ? genou ?).

Nous avons supposé qu'il s'agissait de Médée en comparant ce relief à un médaillon d'applique lyonnais (19). Sur celui-ci, en effet, on voit un arbre ébranché identique; autour s'enroule un serpent, sous la tête duquel se dresse, comme ici, un petit autel avec des flammes; comme ici, une main se tend vers le serpent; elle appartient à une femme assise au-dessus de laquelle est inscrit le nom de MEDEA; l'arbre et le serpent sont à droite et non à gauche de la scène, mais le style est identique (fig. 4 d). Il faudrait avoir le reste du décor de l'oscillum pour donner corps à cette hypothèse.

 

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Exemplaires :

1. — Fragment trouvé à Autun; entouré d'une moulure. — Diamètre: 140 mm ; plus grande dimension du tesson: 96 mm; terre blanche. —Musée d'Autun, n° 153 (20).

2.—Fragment plus petit: 62 mm, de meilleur relief; diamètre: 140 mm; épaisseur maximum: 8 mm; terre blanche.

A 10.—" Le mauvais _il " (?) (fig. 4a et 6b, c).

Nous ne connaissons que le centre de cet oscillum. La partie essentielle du décor semble être un grand il droit, largement ouvert, long de 56 mm. La pupille est tracée sous forme d'un cercle de 14 mm de diamètre; elle regarde vers le haut; la paupière supérieure est seulement représentée par des cils tracés en touffes ou en poils épais. L'oeil est attaqué de toutes parts: de gauche à droite, un personnage vu de profil, armé d'un épieu; au-dessus de lui, un chien bondit; debout au centre de la paupière supérieure, un homme semble

 

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appuyer un pieu renflé, qu'il tient entre ses jambes; à droite un autre chien; au-dessous un autre personnage vise l'oeil avec un arc.

Reconstitution faite avec trois tessons; il nous a semblé possible de rattacher à cet ensemble un tesson du Musée de Moulins, comportant un chien et un archer; moulure.

Exemplaires :

1. — Fragment d'un moule trouvé dans les fouilles de l'atelier de potiers gallo-romains de Gueugnon.— Plus grande dimension du tesson: 91 mm (21).

2. — Fragment d'oscillum montrant d'_il, le chien et les jambes du personnage supérieur. — Plus grande dimension: 60 mm; terre blanche. — Musée de Saint-Germain-en-Laye; ateliers du Centre de la Gaule.

3.— Fragment portant un chien; au-dessous, le haut d'un archer (?). — Diamètre: 140 mm; plus grande dimension: 51 mm, terre blanche. —Musée de Moulins: ateliers du Centre de la Gaule.

B. — SUJETS EROTIQUES

B 1.—Érotique d'Autun, signé Pistillus (fig. 7 a, b, c).

La scène représente une chambre; au mur est accroché un tableau dont les volets sont ouverts (pictura in tabulal (22)¨ il semble que le visage, représenté de profil, soit celui de l'héroïne. Sur un lit aux pieds tournés, recouvert d'un épais matelas, un homme est étendu, le torse légèrement relevé, nu; une femme, nue aussi, est étendue sur lui, et sa main repose sur sa nuque; sa jambe gauche est étendue, sa jambe droite est fléchie; un voile volant passe entre ses cuisses et sur son épaule; il est très semblable à celui de l'oscillum A 2 (Enlèvement d'Europe). A terre, au premier plan, une petite table à trois pieds, renversée.

Exemplaires:

1. — L'exemplaire le plus complet a été trouvé à Augusta Raurica; il lui manque seulement trois grands éclats; diamètre: 140 mm; terre blanche (23).

2.— Petit fragment qui donne seulement une partie des cuisses et les fesses de la femme; au dos, estampille du potier Pistillus (PistiLLUS FECIT).— Hauteur totale: 40 mm; largeur: 51 mm; épaisseur: de 9 à 12 mm; terre blanche.—C'est le seul oscillum qui porte une signature et tout indique qu'il a été produit par les ateliers céramiques d'Autun. Dar le célèbre Pistillus (24).

 

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3.—Petit fragment qui ne porte que la table renversée, un peu de draperie, et de bordure moulurée.—Plus grande dimension: 53 mm; épaisseur maximum: 53 mm —Musée de Moulins. n° 1457; ateliers du Centre de la Gaulle.

B 2.—Erotique ( fig. 5 b ).

Sur un lit, à gauche, un homme nu dont ne subsiste que le torse (sur son épaule, départ d'un manteau), et une femme dévêtue, un manteau flottant derrière son dos, un autre vêtement tombant sur ses cuisses écartées; sa jambe droite est tendue, la gauche est fléchie. Les deux visages sont rapprochés, vus de profil; la femme attire la tête de son partenaire de sa main gauche, tandis que le bras de l'homme passe derrière l'épaule féminine; au sommet du décor, une guirlande décorée de croisillons; au premier plan, une table renversée; près d'elle, un objet non identifié; au-dessous, une terrasse simple; autour de l'oscillum, moulure.

On remarquera des similitudes frappantes avec le style de l'oscillum B 1: même table renservée au premier plan, mêmes proportions dans le corps féminin, même pièce de bois à double moulure sous le matelas, et même pied tourné... I1 peut donc être admis que ce médaillon peut être attribué à Pistillus, comme B 1.

Exemplaires:

1.—Il manque une bonne partie de la gauche de l'oscillum. —Diamètre: 150 mm; terre blanche; deux trous de suspension en haut, trois en bas. — Musée de Saint-Germain-en-Laye; ateliers du Centre de la Gaule.

2.—Ne conserve que la jambe droite de la femme, le bas de son manteau, et la partie droite du lit. — Plus grande dimension: 67 mm; épaisseur maximum: 8 mm; terre blanche.—Musée de Moulins, n° 1491; ateliers du Centre de la Gaule.

3. — I1 ne subsiste qu'une partie du manteau de la femme, et l'extrémité de la guirlande de droite. — Plus grande dimension: 68 mm; épaisseur maximum: 9 mm; terre blanche.—Musée de Moulins, n° 1483; ateliers du Centre de la Gaulle.

B 3.—Érotique à trois personnages (fig. 5 d).

Médaillon connu dans son entier; trois personnages sont en scène: deux hommes et une femme. De gauche à droite, un homme vêtu d'un manteau, cuculle sur la tête, tunique relevée jusqu'à la taille, s'avance vers la droite; il lève le bras gauche, et pose sa main droite sur la hanche d'une femme inclinée en avant qu'il pénètre par derrière; celle-ci, nue aussi jusqu'à la taille, a les bras étendus en avant; ses mains semblent soutenir la tête d'un homme déjà âgé, nu, allongé sur un lit, recouvert d'un drap; il s'appuie sur son coude gauche et se retient de la main droite sur le bord du lit pour se pencher sur un bassin; son buste est surélevé par un coussin; il regarde vers le bas, et la jeune femme se retourne de telle façon que nous voyons son visage de face. On peut supposer que la scène représente la situation classique au théâtre, où une jeune femme mariée à un mari valétudinaire et âgé se console avec un jeune serviteur.

 

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En haut du décor, une draperie suspendue forme une guirlande plus soignée et moins stylisée que sur les autres oscilla; sous les pieds des personnages, une terrasse non moulurée.

Exemplaires:

1. — Exemplaire trouvé à Autun, le 17 mars 1847, tranchée du chemin de fer, trouvé brisé en trois parties et reconstitué; décor complet. — Diamètre: 142 mm: terre blanche. — Musée d'Autun, no 474 (25).

2. — Il ne subsiste que les jambes et le bas du manteau du personnage de gauche ainsi que le pied du lit.—Plus grande dimension du tesson: 80 mm; moulure diamètre: 140 mm, épaisseur maximum: 10 mm; terre blanche. — Musée de Moulins, no 1448; ateliers du Centre de la Gaule.

3.—Même partie du décor que le précédent avec l'extrémité du lit conservée sur toute sa hauteur. — Plus grande dimension du tesson: 84 mm; moulure double sur les nos 3 à 6; diamètre: 150 mm; épaisseur maximum: 9 mm; terre blanche.—Musée de Moulins: no 1449; ateliers du Centre de la Gaule.

 

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4. - Partie supérieure de l'oscillum ;guirlande, main gauche du personnage de gauche, tête très estompée de la femme; trois trous de suspension. - Diamètre : 140 mm; plus grande dimension du tesson : 77 mm; épaisseur maximum : 9,5 mm; terre blanche. - Musée de Moulins, n° 1450 ; ateliers du Centre de la Gaule.

5. - Partie supérieure du décor : partie centrale et partie gauche de la guirlande. - Plus grande dimension du tesson : 54 mm; épaisseur maximum : 7 mm; terre blanche. - Musée de Moulins, n° 1451 ; ateliers du Centre de la Gaule.

6. - Partie supérieure du décor; guirlande de droite et moulure extérieure. - Diamètre : 150 mm; plus grande dimension du tesson : 70 mm; épaisseur maximum de la terre : 8 mm; terre blanche. -Musée de Moulins, n° 1452 ; ateliers du Centre de la Gaule.

 

B 4. - Érotique (fig. 5 c).

 

Nous ne connaissons que la partie gauche du décor. Un homme debout, tourné vers la droite relève de sa main droite une légère tunique retenue seulement par son épaule droite et une ceinture; de sa main gauche, il maintient sur son épaule la cuisse droite d'un personnage vraisemblablement féminin, dont l'autre jambe, écartée, s'appuie à terre; sa tête, bien modelée, est chauve, sauf peut-être une petite houpe au sommet du crâne et une couronne de cheveux sur l'occiput que rejoint un collier de barbe. Son nez est fort; il a l'air sérieux et appliqué. Derrière lui, un petit meuble probablement portatif, avec un montant et un plateau mouluré, où sont placés divers objets.

 

Exemplaire

 

1. - Un peu moins que la moitié gauche; deux fragments recollés. - Diamètre : 140 mm; épaisseur maximum : 10 mm; plus grande dimension du fragment : 133 mm; terre blanche. - Musée de Moulins, n° 1477 ; ateliers du Centre de la Gaule.

 

ORIGINE ET DATATION DES OSCILLA

 

Fabrication des oscilla.

La fabrication de l'oscillum lui-même est simple : le potier tasse une feuille d'argile dans un moule plat, au rebord peu élevé; il lui suffit ensuite de lisser l'argile et de laisser sécher le tout ; avec le retrait, la terre sort facilement du creux ; l'artisan perce enfin les trous de fixation, en haut et en bas du décor, puis fait sécher et cuire. Il semble employer toujours de l'argile blanche, et ne pas ajouter de couleurs, ni de peinture.

Il peut paraître curieux d'aménager des perforations en ces deux endroits. Pourquoi fallait-il si bien assujettir l'objet ?

 

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Prototypes.

Quels étaient les prototypes de ces plaquettes moulées ? Pas plus que les décors de la sigillée, les statuettes, les antéfixes, les potiers du Centre de la Gaule n'ont certainement conçu un objet si différent de la tradition locale et si proche de la création de l'art méditerranéen. Il nous manque une étude générale sur les oscilla d'Italie et du Proche Orient pour savoir sur quels objets ont été relevés les premiers moules .

Les oscilla que nous avons pu voir à Pompéi, par exemple, étaient beaucoup plus grands, de thèmes et de styles différents; le plus proche par sa dimension de ceux que nous venons de signaler est un objet de marbre découvert récemment à Vienne par M. Pelletier, mais son style est différent aussi. La question des prototypes reste donc actuellement posée.

Il nous semble cependant possible d'établir la dernière étape qu'ont franchie les oscilla d'argile avant de parvenir aux ateliers de la vallée de la Loire (Bourbon-Lancy, Saint-Pourçain-sur-Besbre, ...) et de l'Allier (Saint-Rémy-en-Rollat, Vichy...).

 

Sextus et Pistillus.

Deux moules d'oscillum, avons-nous vu plus haut, sont signés avant cuisson du même nom: SIIXTUS (Sextus); un oscillum est estampillé de PISTILLUS.

Si Sextus est connu dans l'atelier de Saint-Rémy-en-Rollat par les fouilles de J. Déchelette, il l'est aussi dans celui de Saint-Pourçain-sur-Besbre, où sa signature a été trouvée sur un moule de Vénus sous la forme SIIXTUS SECT... Le Musée de Moulins conserve aussi dans ses réserves un moule de buste coupé au bas des épaules, en terre jaune clair, tendre, signé SIIXTVS, sans origine. Sextus apparaît comme un de ces artisans qui relevait des moules sur les statuettes et les oscilla, mais qui ne semble pas avoir créé de type lui-même.

Pistillus paraît être un potier plus original. Son nom est attaché à toute une école qui travaillait à Autun, comme nous l'avons montré récemment (26), Son dessin et son modelé sont habiles, et les statuettes comme les oscilla reproduits dans les ateliers arvernes sont en général des sujets affadis que nous trouvons dans sa production en bien meilleur état. De là, nous sommes amené à supposer que c'est lui qui diffusa bon nombre de prototypes dans les ateliers gaulois.

Dans la petite série des oscilla que nous venons de décrire, il semble possible de lui attribuer avec certitude au moins les suivants:

Série érotique:

—B 1, qui porte son estampille;

 

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B 2, qui porte la même table renversé au premier plan que B 1, dont les personnages ont les mêmes proportions, le lit, la même facture...

Série religieuse:

—A 2, où le voile d'Europe (?) a exactement la même envolée, la même facture que celui de l'héroïne de B 1.

Il serait aussi facile de souligner la similitude qui existe entre la Minerve de l'oscillum A 4 et une statuette trouvée à Autun, que nous avons attribuée à Pistillus (27), les proportions du personnage, son attitude comme le dessin du gorgoneion... attestent la même main.

Une étude plus complète est en cours, mais déjà nous pouvons affirmer que Pistillus a joué un rôle important dans la création de l'art populaire gallo-romain des oscilla, comme dans celui des figurines. Il semble avoir eu un rôle aussi important dans la terre blanche que Libertus dans le renouvellement et l'enrichissement du répertoire de la terre sigillée, à la fin du Ier siècle et au début d} second.

Date des oscilla.

Elle n'est pas facile à établir précisément. En effet, les fouilles elles-mêmes des ateliers de potiers de Saint-Rémy-en-Rollat (28) pas plus que celles d'Autun (29) ne peuvent nous apporter de renseignements chronologiques. Quant aux fouilles que nous avons pu personnellement effectuer dans les ateliers de Toulon-sur-Allier, dans des couches que la terre sigillée nous a permis de bien dater du milieu du Ilé siècle, nous avons constaté que, si elles nous ont donné une bonne quantité de statuettes, aucun fragment d'oscillum n'a été mis au jour. Nous pouvons donc seulement confirmer que la fabrication de ce genre d'objet n'a pas eu, et de loin, le même essor que celle des figurines, et qu'elle n'a pas, probablement duré aussi longtemps. On ne sait pas non plus, hélas, exactement la durée du travail du potier Sextus. On pourrait seulement dire qu'il a eu dans les ateliers arvernes, un homonyme qui a fabriqué de la sigillée et qui a signé, comme lui, son nom sous la forme SIIXTVS. Il est daté, par l'lndex d'Oswald, de la période des empereurs Trajan-Antonin. Si nous n'avons trouvé ni oscillum, ni marque Sextus dans les fouilles de Toulon, pourrions-nous dire que Sextus a fabriqué des oscilla sous Trajan ? C'est une possibilité que rien ne nous semble contredire encore.

La période d'activité de Pistillus est écralement assez mal connue:

 

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s'il est vrai, comme nous l'avons supposé qu'il est à la source des oscilla, et donc fabricant des modèles de Sextus, il est un peu antérieur à lui. Ceci pourrait être confirmé par le fait qu'il a signé une lampe d'un type très particulier et très exceptionnel dans notre région, en terre blanche, et que nous avons recueilli dans une couche flavienne de l'atelier de Saint-Bonnet-Yzeure, il y a peu, une lampe analogue (30). Des recherches en cours confirmeront peut-être cette hypothèse.

Il semble donc, dans l'état actuel de nos connaissances, que l'apparition des oscilla pourrait se situer vers le milieu du Ier siècle de notre ère et que leur fabrication dans les ateliers du Centre de la Gaule se serait effectuée principalement dans la première moitié du second. Mais cette période pourrait varier de quelques décades.

 

En conclusion, les oscilla d'argile des ateliers du Centre de la Gaule sont une production remarquable à plusieurs chefs. Ils traduisent, d'une façon beaucoup plus pure que la plupart des autres produits céramiques la diffusion en Gaule d'un courant de l'art hellénistique tardif. Leur bonne venue, leur style de qualité estimable et bien définie (arbre ébranché, voiles volants, anatomies habiles...) en fait un groupe homogène. Cette cohésion est renforcée par les caractéristiques matérielles: diamètre constant: 140-150 mm; épaisseur identique: 9-10 mm, moulure unique sur tous... Nous ne voyons pas ici la dégénérescence qui accable, par le surmoulage indéfini, les statuettes comme les motifs de la terre sigillée, et qui rend parfois difficile la recherche de la forme originale.

L'interprétation indigène se sent peu, dans ces ensembles décoratifs. Son impact le plus net, et peut-être le seul, se trouve sur l'oscillum qui montre une Abondance, avec une coiffure flavienne (31). Seul document régional en argile analogue: la triade de déesses Abondances, assises, en un groupe de statuettes créé par Pistillus, à Autun (32), qui s'intègre dans l'ensernble des triades sculptées, souvent honorées au Nord de Lyon, dans la Gaule de l'Est et dans la vallée du Rhin.

Enfin, les oscilla nous permettent d'apporter une confirmation supplémentaire à notre hypothèse du transfert de plusieurs prototypes d'Autun aux ateliers arvernes (33), par la voie de l'Arroux (atelier de Gueugnon), de la Loire et de ses affluents (atelier de Saint-Pourçain-sur-Besbre, qui a fourni, semble-t-il, la plus grande partie

 

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des fragments du Musée de Moulins comme de celui de Saint-Germain-en Laye (34), enfin de l'Allier (Saint-Rémy-en-Rollat, Vichy...).

Pour ces trois raisons au moins, il nous a paru important d'entreprendre une étude générale de cette production gauloise, et d'en communiquer les premières conclusions dès maintenant (35).

 

notes

 

(1) H. Vertet, "Rapports entre les ateliers ruthènes et arvernes d'après les fouilles de Lezoux 1965-1966 )", dans Revue archéologique du Centre, t. XVIII, p. 198-99. —H. Vertet, "Remarques sur les rapports entre les ateliers céramiques de Lezoux, de la vallée de l'Allier, de La Graufesenque et ceux de Lyon", dans Acta R.C.R.F., t XIII, 1971, p. 91-111. H. Vertet, A. et J. Lasfargues, "Remarques sur les filiales des ateliers de la vallée du Pô à Lyon et dans la vallée de l'Allier", dans Atti del Convegno internazionate sui problemi della ceramica romana di Ravenna, dela Vatle Padana e dell'alto Adriatico, Ravenna, 1969. H. Vertet, "Céramique sigillée tibérienne à Lezoux", dans Revue archéologique, 1967, I, p. 255-286 (rapports entre Lezoux-Lyon et Arezzo sous Tibère). H. Vertet, "Observations sur les vases à médaillons d'applique de la vallée du Rhône", dans Gallia, XXVII, 1, p. 93-133 (rapports entre Lyon et Lezoux à la fin du ler siècle). H. Vertet et G. Vuillemot, Figurines gallo-romaines en argile du Musée d'Autun, 1973 (rapports entre les ateliers d'Autun et ceux du Centre de la Gaule).

 

(2) J. Déchelette, " L'officine de Saint-Rémy (Allier) et les origines de la poterie sigillée gallo-romaine, dans Revue archéologique, t. XXXVIII, 1901, p. 360-394, fig. 34-35.

 

(3) Comme le remarquait déjà J. Déchelette, Les vases céramiques ornés de la Gaule romaine, I, 1904, " c'est une des représentations classiques de Léda, réplique d'un type populaire dont on pourrait citer bien des exemples, tant dans la statuaire, que sur les bas reliefs et sur les lampes en argile "; par exemple, S. Reinach, Répertoire des reliefs grecs et romains II, p. 344, etc.

 

(4) Le motif du foudre est composé de l'impression de deux torsades et de quatre petites feuilles.

 

(5) J. Déchelette, art. cité dans Revue archéologique, t. XXXVIII, p. 388; texte repris dans les vases céramiques ornés de la Gaule romaine, 1, p. 42-43, fig. 26.

 

(6) On peut relever que sur un vase d'argent trouvé en 1842, à Tourdan, près de Vienne (Isère) Europe sur le taureau comme Atiane sur la panthère ont la même envolée du voile circulaire autour de la tête. Congrès archéologique de Vienne, p. 347; S. Reinach, Répertoire des reliefs grecs et romains, t. II, p. 473 cf. aussi t. II, p. 280.

 

(7) " Neue Funde aus Augusta Raurica " dans Romerhaus und Museum Augst, 1963, fig. 11, et p. 12, n° 9: interprété comme une nymphe ou une Vénus.

 

(8) Sur un relief en terre cuite d'un vase, conservé au Musée de l'Ermitage, le taureau a un élan aussi très ascendant: S. Reinach, op. cit., t. III, p. 489.

 

(9) C'est aussi un thème banal; mais il est fort intéressant de souligner qu'Apollon apparaît dans la même position sur un médaillon d'applique lyonnais représentant le supplice de Marsyas, que ce sujet ainsi traité a connu une faveur notable dans les ateliers céramiques de sigillée gaulois: H. Vertet, et A. Audin, " Médaillons d'applique à sujets religieux des vallées du Rhône et de l'Allier ", dans Gallia, 1972, 2, p. 235-238.

 

(10) "Neue Funde aus Augusta Raurica" dans Romerhaus und Museum Augst, 1963, fig. 9, et p. 12, no 7

 

(11) Le style est à rapprocher de celui d'une statuette d'Autun attribuée au potier Pistillus: H. Vertet et G. Vuillemot, Figurines gallo-romaines en argile d'Autun, 1973, pl. 10 c.

 

(12) Ce sont des retouches brutales analogues à celles que l'on remarque assez souvent sur les lampes: cf. par exemple H. Vertet, " Observations sur les vases à médaillons d'applique de la vallée du Rhône ", dans Gallia, XXVII, 1, fig. Il b, p. 116.

 

(13) On connaît des représentations de Vénus, les deux mains à sa poitrine, dans les motifs de la terre sigillée moulée (T.S.M.) par exemple la figure no 331 de l'lndex of Figure-types on terra sigillata de F. Oswald, employée dans l'atelier de La Graufesenque sous les Flaviens et à Lezoux, à partir de Libertus (Trajan...).

 

(14) J. Déchelette art. cité dans Revue archéologique, t. XXXVIII, fig. 36, p. 390, et Les vases céramiques ornés de la Gaule romaine, 1, p. 44, fig. 27.

 

(15) C'est une coiffure de type flavien importante pour la datation des oscilla.

 

(16) H. Vertet, " Médaillon en corne de cerf du département de l'Allier, dans Revue archéologique de l'Est, t. IX, p. 241-244 (le médaillon qui ferme la tunique est-il en corne de cerf ?).

 

(17) C'est aussi une représentation populaire des Dioscures, mais ils sont représentés bien plus souvent armés d'une lance que portant leur glaive.

 

(18) On voit le même type d'arbre et d'animal serpentiforme sur un relief de sigillée representant Hercule et le dragon du jardin des Hespérides.

 

(19)P. Willeumier et A. Audin, Les medaillons d'applique gallo-romains de la vallée du Rhône, 1952, n° 28.

 

(20) H. Vertet et G. Vuillemot, " Figurines gallo-romaines en argile du Musée d'Autun, dans Mémoires de la Société éduenne... ", t. LIII, 1973, fasc. 3, pl. 16 g et p. 213 (p. 68 du t. à p.).

 

(21) Description détaillée: H. Vertet, " Glanes sur le chantier des fouilles du vieux Fresne: moule d'oscillum ", dans La Physiophile, n° 74, juin 1971, p. 1-4. Le décor avait alors été interprété comme l'épisode de l'Odyssée où Ulysse et ses compagnons crevèrent l'oeil du Cyclope; J.-J. Hatt pense qu'il s'agit plutôt d'une représentation du " Mauvais _il"

 

(22) Sur un médaillon érotique de la vallée du Rhône, au mur, on voit également un tableau dont les volets sont ouverts, où apparaît en relief un quadrige lancé au galop: P. Wuilleumier et A. Audin, Les médaillons d'applique gallo-romains de la vallée du Rhône, 1952, no 73, Sur ces représentations, c'est le personnage féminin qui est allongé sur le lit ( n° 63-64-65-66 ) .

 

(23) " Neue funde aus Augusta Raurica ", dans Romerhaus und Mrçseum Augst, 1963, fig. 8 et p. Il, n° 6 (inv. 1963, 6060).

 

(24) H. Vertet et G. Vuillemot, art. cité dans Mémoires de la Société éduenne... LIII, pl. 4e et 5a, et p. 180 (p. 32 du t. à p.).

 

(25) Ibid, pl. 16 b et p. 212 (p. 64 du t. à p.).

 

(26) H. Vertet et G. Vuillemot, art. cité dans Mémoires de la Société Eduenne, t. LIII, 1973. fasc. 3. n. 221-224.

 

(27) Ibid., pl. 10c.

 

(28) Cf. une recherche sur la façon dont nous sont connues les fouilles de cet atelier H. Vertet, " Céramique commune de l'officine de Saint-Rémy-en-Rollat ", dans Gallia, 1961, 1, XIX, p. 218-219, note 1: bibliographie des fouilles

 

(29) Nos recherches sur les fouilles d'Autun ont été résumées dans H. Vertet et G. Vuillemot, art. cité dans Mémoires de la Société éduenne, t. LIII, fasc. 3, 1973, p. 157-158.

 

(30) H. Vertet, " Lampes en forme de tête des ateliers du Centre de la Gaule ", dan Revue archéologique du Centre, t. à paraître.

 

(31 ) Oscillum A 7.

 

(32) H. Vertet, " Triade de déesse-mères en argile au Musée d'Autun ", dans Mémoires de la Société éduenne..., t. LII, 1, 1971, p. 49-55.

 

(33) cf. carte page 75 dans H. Vertet et G. Vuillemot, Figurines gallo-romaines en argile d'Autun (op. cit.).

 

(34) Des analyses sont en cours au laboratoire du C.E.R.G.R. de Lyon.

 

(35) Nous remercions vivement Mme Fonceré, conservateur du Musée de Moulins et M. Joffroy, conservateur en chef du Musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, d'avoir bien voulu nous permettre d'inclure dans cette étude des documents de leurs musées.

 

 

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